Que ce soit les drogues dures ou douces, les générations précédentes ont toujours l’impression que la consommation des plus jeunes a augmenté de façon alarmante. Pratique à risque, baisse du prix des drogues et accessibilité accrue, certains signes semblent en effet pencher en ce sens. Mais qu’en est-il réellement de l’évolution de la consommation de drogue chez les jeunes. Les étudiants et jeunes adultes sont-ils plus sujets à ces pratiques à risque ? Quelles sont leurs nouvelles pratiques de consommation et doit-on réellement s’inquiéter d’une augmentation de consommation de drogue chez les jeunes générations ? Décryptage dans cet article.

Cannabis : une augmentation de la consommation chez les jeunes

Difficile de contredire les données officielles fournies par l’observatoire français des drogues et des toxicomanies. Selon une étude menée en 2014, la consommation de drogue douce (et notamment de cannabis) aurait augmenté depuis les trois dernières années. Ainsi, à 17 ans, près de 48 % des français auraient déjà fumé un joint. Si la consommation d’alcool et de tabac a tendance à stagner, c’est surtout le cannabis qui inquiète les pouvoirs publics. En 2011, seuls 41,5% des jeunes avaient déjà expérimenté cette drogue.

Quelle a été l’évolution de la consommation de drogue chez les jeunes ?

Idem pour les consommations au cours du dernier mois (25,5% contre 22,4%) et même les statistiques en matière de dépendance (8% contre 5,3%). Le chercheur François Beck confirme ainsi que la hausse de consommation observée chez les adultes se retrouvent chez les jeunes, mais aussi chez les femmes, qui sont les nouvelles consommatrices de ces substances, encore illégales en France. L’âge moyen de première consommation a lui aussi considérablement baissé pour atteindre aujourd’hui 13 ans.

Des pratiques jugées comme normales

Si certains accusent les politiques plus laxistes ou une prévention trop tardive (au lycée uniquement), la consommation de drogue chez les jeunes aurait augmenté du fait d’une certaine normalisation, notamment dans le cadre des soirées étudiantes, où la consommation d’alcool couplée à celle de drogue est rentré dans les moeurs et considérée comme “normale”. Il est notamment beaucoup plus facile pour 75 % des jeunes européens (interrogés dans le cadre d’une étude menées dans les états membres) de s’en procurer à ces occasions.

Certains jeunes évoquent également leur envie de s’évader ou d’échapper à un stress qui frappe de plus en plus tôt. Malgré tout, la curiosité et l’envie d’essayer reste le principal moteur évoqué par les jeunes pour expliquer leur consommation de drogue.
Il faut donc mitiger un discours ambiant volontairement alarmiste sur la consommation de drogue chez les jeunes, qui y voient pour beaucoup un rite de passage plus qu’une pratique courante, voir quotidienne. En effet, pour 53% des jeunes, il faut davantage de soins et de mesures de réinsertion pour contrer les effets de la consommation de drogue et 60 % d’entre eux jugent que les mesures de répression contre dealers et trafiquants sont importantes. Il faut également mentionner que la consommation de drogues dures (ecstasy, cocaïne, etc.) stagne chez les jeunes.